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Ségolène 2010
4 juillet 2009

ségolène et l'autre politique

Samedi 04 Juillet 2009


PARTI SOCIALISTE. La présidente de Poitou-Charentes était en veine de confidences, hier, à Poitiers. Elle s'est dite absolument pas préoccupée par la présidentielle de 2012

Ségolène Royal et l'autre politique

« Le PS, je ne m'en occupe pas. Je l'ai souhaité mais, au bout du compte, ce n'est pas moi qui le dirige. On ne va pas mener une guérilla sans fin. Je soutiens ce qui est fait, je suis loyale. » (photo afp)
« Le PS, je ne m'en occupe pas. Je l'ai souhaité mais, au bout du compte, ce n'est pas moi qui le dirige. On ne va pas mener une guérilla sans fin. Je soutiens ce qui est fait, je suis loyale. » (photo afp)

 

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» Une sévère polémique avec le préfet de Région


 

Sereine, décontractée, Ségolène Royal s'est livrée à une discussion à bâtons rompus avec la presse régionale, hier à Poitiers.

Un échange qu'elle a instauré depuis près de six ans et qui est souvent, pour elle, l'occasion de faire passer une foule de messages.

Ce fut le cas hier, lorsqu'elle a évoqué le Parti socialiste, se gardant bien du moindre mot désagréable à l'égard de Martine Aubry. Bien au contraire, celle-ci devrait venir à l'une des universités populaires que Ségolène Royal a décidé d'organiser à Paris tous les lundis soir avec des plateaux souvent prestigieux. Ainsi, lundi prochain, sera-t-il question des pesticides et de leur influence sur la santé de l'homme, avec la participation du cinéaste Jean-Paul Jaud et du cancérologue Dominique Belpomme.

Hors des courants

« Le PS, je ne m'en occupe pas. Je l'ai souhaité mais, au bout du compte, ce n'est pas moi qui le dirige. On ne va pas mener une guérilla sans fin. Je soutiens ce qui est fait, je suis loyale. Un point, c'est tout », explique la présidente de Poitou-Charentes qui, c'est évident à l'entendre, ne supporte plus que son nom soit cité à tort et à travers dans le parti.

« Je ne veux plus que mon nom soit instrumentalisé par tel ou tel courant. Je ne suis pas dans un courant et j'ai obtenu 50 % des suffrages des militants. Toute ma vie j'ai été hostile aux courants. Ils ont toujours fait beaucoup de mal au PS, ils détruisent les relations humaines », s'emporte-t-elle, avant de préciser que Désirs d'avenir, ce que d'aucuns ont toujours considéré comme le... courant Royal, était sur le point d'être transformé en « laboratoire d'idées », ses principaux responsables constituant autour d'elle un conseil politique. « Des gens avec qui je discute dès que besoin. »

Pas de courant, mais alors sur quoi s'appuyer pour une éventuelle candidature à la présidentielle de 2012 ? La question est posée, la réponse tombe, cinglante : « Parler d'une telle candidature, c'est dérisoire quand vous voyez la cohorte de plans sociaux, les usines qui ferment, les machines qui flambent. J'avais Estrosi au téléphone voilà quelques minutes pour lui faire prendre conscience de la gravité de la situation dans une usine de sous-traitant automobile de la région de Châtellerault. À côté de cela, 2012, c'est vraiment dérisoire. Je n'y pense absolument pas, ne serait-ce que par hygiène personnelle. Ah non, au secours, ne nous abîmons pas là- dedans ! Et puis, dois-je rappeler que j'ai beaucoup donné ? »

Premier objectif : la Région

Un mot pour regretter que « la droite s'empare de tout » - « vous avez vu qu'ils veulent lancer des jurys citoyens, et je ne parle pas de démocratie participative ! » - et elle avoue que son premier objectif, c'est Poitou-Charentes. « Je veux faire bien ce pourquoi je suis mandatée. Ma passion, c'est la politique, et je suis profondément heureuse de tout faire pour sauver Heuliez. Ma force de frappe, ma notoriété, je l'apporte à Poitou-Charentes, ne serait-ce qu'à chaque fois que j'interviens à la télé. On me disait qu'en quittant l'Assemblée, je n'allais plus exister, qu'un président de Région, ce n'est pas très prestigieux dans la galaxie politique. Or, une région, c'est un territoire vaste où l'on ne peut demeurer encroûté, où il faut être imaginatif. La politique et les projets vont de pair. » Serait-elle déjà en train de dresser un bilan en vue des prochaines régionales ? « C'est quand, les élections ? » lance-t-elle, sérieuse, avant d'indiquer qu'elle lancerait sa campagne « le plus tard possible ». « Pour l'instant, nous sommes au travail. Après les soubresauts que l'on sait, il y a une très bonne ambiance dans la majorité. »

Voyage à Dakar

Et aussitôt l'ancienne candidate à la présidence de la République de repartir dans le concret, « dans le besoin d'articulation très forte entre le local et le global », dans sa politique de croissance verte citée en exemple bien au-delà de l'Hexagone.

De se réjouir de son prochain voyage à Dakar pour la conférence des ministres africains de l'environnement. « On sera bientôt copiés une fois encore, puisque la Région a établi avec le Sénégal une coopération décentralisée prévoyant la mise en place de bourses tremplins, d'aides à l'élevage caprin », sourit la présidente de Poitou-Charentes qui, elle le jure, ne songe à rien d'autre qu'à quatre départements français...

Une sévère polémique avec le préfet de Région

 

Il y a fort à parier que lundi prochain, à l'occasion de la commission permanente du Conseil régional de Poitou-Charentes, l'ambiance soit pour le moins tendue. Ce jour-là, Bernard Tomasini, le préfet de Région, est attendu pour évoquer quatre dossiers importants (dont les routes et la LGV SEA), exercice qu'il devait effectuer lors de la session du 22 juin dernier. Mais, au dernier moment, le rendez-vous avait été annulé par le cabinet de la présidente au motif d'un ordre du jour trop chargé. Le représentant de l'État en a alors pris violemment ombrage, adressant tous azimuts un communiqué très sec et faisant parvenir des missives aux conseillers régionaux ainsi que le discours qu'il avait préparé. Henri de Richemont, leader de l'opposition UMP, est monté au créneau, déclenchant une vive polémique autour d'un préfet présenté comme proche du parti sarkozyste.

À l'évocation de cet épisode, Ségolène Royal a laissé paraître une colère intacte, hier, qualifiant le préfet de « pas poli, vulgaire et grossier personnage ». Ambiance...

Colère également lorsqu'il s'est agi d'entrer dans le détail des lourds dossiers socio-économiques de la région. « Dans tous ces plans sociaux, on ne voit aucun préfet ou sous-préfet, ni d'élu de droite. C'est courage, fuyons », raille la présidente, pointant du doigt, à propos d'Heuliez - « sans nous, ce serait fini ! » -, l'absence de politique industrielle liée à la voiture électrique, l'absence du plus petit progrès dans le dialogue social. « Les ouvriers sont jetés », constate-t-elle en faisant référence au fabricant de lingerie Aubade qui veut fermer son usine de la Vienne. « Ils préfèrent tout fabriquer en Tunisie, mais ils ont 20 % de retours au niveau des malfaçons. À ce tarif-là, je ne suis pas sûre que délocaliser soit rentable... », glisse Mme Royal, qui soutient l'idée des salariées, lesquelles envisagent de produire de la lingerie pour les grandes tailles.

P. G.

Auteur : Patrick Guilloton
p.guilloton@sudouest.com

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