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Ségolène 2010
26 janvier 2010

l'enterrement de leur outil de travail

Fabris : 150 ex-salariés assistent à "l'enterrement de leur outil de travail"


               D'anciens salariés de l'équipementier automobile New Fabris assistent à la vente aux enchères du stock de leur usine le 26 janvier 2010 à Châtellerault
   
D'anciens salariés de l'équipementier...

          

 

France            26/01/2010 14:57

            

Plus de 150 ex-salariés de l'équipementier automobile New Fabris, qui avaient menacé cet été de faire sauter leur usine au cours d'un conflit social, ont assisté mardi à Châtellerault, à "l'enterrement" de leur "outil de travail", lors de la vente aux enchères du stock.

Dans l'immense atelier de l'usine et dans le froid, environ 400 personnes, des ex-salariés, acheteurs professionnels ou curieux, se promènent au milieu des lots en attendant le début de la vente publique.

1.101 numéros ont été classés, de la chaise de bureau au petit outillage jusqu'aux machines-outils et centres d'usinage pour pièces automobiles. Des industriels de toute la France et même d'Allemagne sont présents.

Le commissaire priseur, Jean-Claude Anaf, demande le silence et lance la première enchère. Il est interrompu par Dominique Duval, ex-syndicaliste FO.

"Nous demandons la vente du lot pour un euro symbolique par salarié, soit au total 366 euros. C'est notre travail, notre sueur que vous vendez", crie-t-il, applaudi.

Le commissaire priseur "comprend mais est hélas la finalité d'une procédure judiciaire". Il lance l'enchère.

Les ex-ouvriers, reconnaissables à leur visage grave, fermé, assistent impuissants et un peu en retrait à la dispersion de leur ancien outil de travail.

"Le 31 juillet, c'était la mort de New Fabris, aujourd'hui, c'est l'enterrement. C'est un crève-coeur de voir ce gâchis", lâche Christine, agent de production, 34 ans de maison.

Les enchères se poursuivent à travers l'atelier et la foule suit le commissaire-priseur. "300 euros pour monsieur lunettes, 500 à la casquette, allez petit, 800 euros. Adjugé". Les lots partent sans difficulté.

"J'ai réalisé une bonne affaire. J'ai obtenu pour 800 euros du petit matériel qui vaut cinq à six fois plus", avoue Gabriel Coulot, patron d'une entreprise de mécanique de précision dans la Vienne.

"Nous sommes tous là pour faire une affaire. C'est terrible pour les Fabris", reconnaît Jean-Pierre Servier, venu de la région parisienne acheter machines et pièces détachées.

"C'est l'enterrement de New Fabris. Certains commencent aujourd'hui leur deuil", déplore Guy Eyermann, ex-délégué syndical CGT. "Moi, il y a longtemps que je l'ai fait", dit Jean-Claude Vannier, 45 ans, "écoeuré par autant de gâchis".

L'argent récolté, "entre 500.000 et un million d'euros" a estimé avant la vente le commissaire priseur, ira au liquidateur judiciaire pour payer les créanciers.

Cet été, les 366 salariés de l'entreprise, placée en liquidation judiciaire, avaient menacé de faire sauter l'usine avec des bonbonnes de gaz s'ils n'obtenaient pas une prime de 30.000 euros chacun. Fin juillet, ils acceptaient 12.000 euros. Aujourd'hui, une trentaine seulement a retrouvé un travail, les autres sont en formation ou au chômage, selon les syndicats.

Les ex-salariés ont rendez-vous mercredi avec Ségolène Royal, présidente de la région Poitou-Charentes. Le conseil régional serait intéressé "par le rachat du bâtiment pour maintenir la vocation industrielle du site, chargé de mémoire".

Créée en 1947 par Eugène et Quentin Fabris, l'usine était au départ un petit atelier de mécanique qui fabriquait des arbres à came de machines à coudre.

Fabris s'est ensuite développé et diversifié pour compter jusqu'à 800 salariés au début des années 1990 avant d'être victime de la crise de l'industrie automobile.

   

 

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