«Il faut dépasser le vernis vert»

Blog de Charente Libre

Par redaction,      Lundi 22 février 2010 à 06:43        :

s.urbajtel@charentelibre.fr

Vernis»: c'était le mot fétiche de Françoise Coutant et Christian Vélot, samedi, à Angoulême. «Pour être Vert, il faut plus que donner un coup de peinture. Il faut dépasser le vernis vert», a lancé la tête de liste Europe Ecologie aux élections régionales. «Interdire la production d'organismes génétiquement modifiés, c'est symboliquement fort (1). mais si c'est pour donner une couche de vernis sur des ongles sales, ça ne sert pas à grand-chose», a ajouté l'enseignant-chercheur, expert en génétique et microbiologie, invité en Charente (il a participé à un débat sur les OGM qui a rassemblé plus de 150 personnes).

Pas la peine d'être grand clerc pour découvrir qui était destinataire de ce message: Ségolène Royal. En fin de semaine dernière, la présidente sortante du conseil régional a creusé son sillon vert en présentant ses colistiers dans une ferme poitevine (lire CL de vendredi). Sous le signe de l'écologie et de la ruralité.

«Se contenter d'évoquer les voitures électriques et le photovoltaïque (sous entendu: comme le fait la liste socialiste, NDLR), c'est faire de la com', estime Françoise Coutant. Aborder les problématiques écologiques dans leur globalité (comme le fait génération Ecologique, NDLR) c'est aller au fond des choses».  Mais les Verts ne sont-ils pas déjà aux affaires depuis 2004, au coeur de la majorité régionale ? «Comme le dit très bien Marie Legrand (actuelle vice-présidente Verts au conseil régional), nous avons fait de l'expérimentation politique en matière d'écologie jusqu'à 2010. Il faut maintenant passer à l'action», plaide Françoise Coutant.

Volée de bois vert contre

Royal et Bussereau

«La Région  peut financer des projets de recherche participatifs, cela fait partie de ses prérogatives, martèle Christian Vélot. Ca signifie associer des chercheurs et les paysans pour construire ensemble une politique agricole».

Aux yeux de Françoise Coutant, la fameuse «démocratie participative» chère à Ségolène Royal, instaurant un rapport direct entre le politique et le citoyen, a, paradoxalement «squeezé les autres acteurs de terrain, tel les associations» . Pour elle, ce constat s'impose donc dans le domaine agricole, mais il est également vrai dans d'autres domaines. «Regardez la mise en place du Pass contraception: la Région s'est adressée aux lycéennes, sans penser qu'il aurait fallu aussi consulter les infirmières scolaires». Décidément peu tendre avec Ségolène Royal, Françoise Coutant a fustigé au passage son «hyper-personnalisation du pouvoir».  Le candidat tête de liste UMP, Dominique Bussereau, a eu droit lui aussi à sa volée de bois... vert. «Je trouve étonnant que , qu'on ait fait aussi peu de chose en matière de fret ferroviaire, pas développé les coopérations entre régions concernant les autoroutes, les aéroports. Dominique Bussereau est quand même secrétaire d'Etat aux transports».

(1) Dès son élection au conseil régional, en 2004, Ségolène Royal a pris un arrêté pour interdire les essais OGM en plein champ