Dans une interview à la NR, la présidente sortante fait le point sur sa campagne, à une semaine de son lancement officiel, samedi à La Rochelle.
Comment allez-vous positionner votre campagne ? Ma campagne se
positionne dans la continuité de notre action. Nous faisons, dans une
démarche participative qui m'est chère, en étant au plus près des gens,
des réunions par canton pour faire le bilan du mandat. Il y a déjà eu
une centaine de ces réunions pour aller rendre compte aux habitants.
Huit mille personnes ont participé aux ateliers cantonaux et on a reçu
une centaine de contributions dont on a retiré vingt-trois propositions
concrètes. On va s'inscrire dans cette continuité.
"Si les centrites viennent ils auront un groupe autonome."
La Région a été classée comme une toute première région pour les
créations d'entreprises d'une part, et l'INSEE vient de montrer que
c'était la deuxième ou troisième la plus attractive du territoire
français. On va continuer à monter en puissance sur la croissance verte
(énergie renouvelable, filière du bâtiment, agriculture biologique, les
bonus verts pour les citoyens, la protection de l'eau, la biodiversité)
Avez-vous bouclé la constitution des listes ? J'ai la volonté de
continuer l'ouverture. Face à la crise sociale, je veux rassembler des
hommes et des femmes de bonne volonté qui veulent se mettre au service
de la Région. Malgré les dénigrements et les moqueries et les
opérations d'appareil, je continuerai cet effort d'ouverture jusqu'au
bout. Je voudrais saluer le courage des Verts qui sont venus dès le
premier tour. C'est un signe de sérieux et personne ne peut croire
qu'entre les résultats du premier tour et le bouclage des listes, on
peut en vingt-quatre heures faire un projet commun. C'est maintenant
que l'on fait un projet commun. C'est plus sérieux de venir maintenant
que de négocier des places entre les deux tours. Que proposez-vous au Modem ? Les
discussions continuent sur la base des valeurs, sur la volonté de
travailler ensemble. Toutes les propositions sont maintenues en
fonction de leur venue. Ce n'est pas une question arithmétique. Si les
centristes viennent, c'est la garantie qu'ils auront un groupe autonome
dans l'assemblée régionale. Ils gardent à la fois leur identité mais
ils apportent leur diversité, leur savoir faire. Il ne faut pas rester
replié sur son propre parti. Il y a un règlement de bon sens à
dire : s'ils viennent au second tour, pourquoi pas au premier tour ? Le
bon sens, la clarté, l'honnêteté, c'est venir au premier tour. J'ai le
courage de faire ça, de laisser des places à nos partenaires et
d'élargir notre base.
Et le MRC ? Ils ne sont pas très nombreux. Je vais les rencontrer prochainement. Ce sont surtout les radicaux qui vont être présents. Et le PCF ? Tous
les communistes sortants, comme beaucoup de Verts sortants, auraient
bien voulu partir sur une liste commune. La réponse est la même, je
maintiens la porte ouverte jusqu'au dépôt des listes (8 février).
Chacun prendra ses responsabilités. Les électeurs jugeront. Quelle sera votre ligne samedi à La Rochelle ? Je
vais leur donner les grandes lignes du projet régional à partir du
travail qui va être fait dans tous les cantons de la Région. On
articule le bilan et les perspectives : ce qui a très bien fonctionné
dans la croissance verte, la formation professionnelle, toute la
politique d'éducation et la culture, les TER… Y aura-t-il des thèmes novateurs ? Les
thèmes novateurs : la croissante verte, les nouveaux secteurs porteurs
dans lesquels on peut créer des emplois. On va étendre la sécurisation
des parcours professionnels à l'ensemble des salariés qui sont prêtés
par d'autres entreprises et développer ces échanges.
"Ségolène Royal continuera à tendre la main jusqu'au dépot des listes, le 8 fevrier."
L'ancien Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, dans un entretien
paru samedi dans les colonnes de Centre Presse, parle d'une " Région
fanfaron ".
Votre réaction ?
Le vocabulaire qu'il utilise n'est pas
digne par rapport au respect dû à une Région où il y a un travail, une
population qui agit pour que les choses aillent dans le bon sens. Quand
on dénigre, il faut apporter des preuves. Et j'attends qu'il cite une
autre Région qui, en France, a investi 200 M€ de la Banque européenne
d'investissement dans un plan photovoltaïque. Le président de la BEI a
lui-même reconnu que Poitou-Charentes était la région pionnière dans ce
domaine. J'attends encore qu'il me cite une autre Région qui a réussi à
mettre sur le marché une voiture électrique dans une entreprise où la
Région est rentrée au capital de cette entreprise. Il parle même de contrevérités... En
croyant me critiquer de façon fort mal polie, c'est à la Région qu'il
fait du mal, pas à moi. En dénigrant les aides économiques à la Région,
cela peut décourager les entreprises de venir. Les aides régionales
sont massivement reconnues par les chefs d'entreprises qui ne sont pas
de mon bord politique. Je mets en garde M. Raffarin contre la mauvaise
action qui consiste pour des raisons politiciennes à croire qu'il peut
me faire du mal ; il attaque le territoire et les acteurs économiques
comme l'entreprise Heuliez, et ça, c'est irresponsable dans une
campagne électorale dans laquelle il n'est pas candidat. Je lance un
appel à son sens des responsabilités. Il vaut mieux qu'il se taise
puisqu'il n'est pas dans cette campagne. Je lui demande d'arrêter de
porter atteinte à la Région.
Propos recueillis par Didier Monteil
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