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Ségolène 2010
22 novembre 2009

Les ordures ça pue.......papy cumulard

PNED. Depuis dix ans, la Charente-Maritime court après son plan départemental

«Un bâton merdeux. » Bernard Ferrier a le sens de la formule pour évoquer le casse-tête du traitement des ordures ménagères en Charente-Maritime. Seul élu vert du Conseil général et maire de Marans, à la porte du Marais poitevin, il reconnaît que le sujet n'est pas électoralement porteur. Les déchets, c'est sale, ça coûte cher et ça ne rapporte pas gros, sinon des ennuis. Mais il faut bien que quelqu'un s'en saisisse, de ce bâton. Ici, c'est plutôt le syndrome de la patate chaude. Le premier schéma départemental d'élimination des déchets date de 1996. Il n'a été que vaguement appliqué. En 1998, le préfet ordonne sa révision.

Situation critique

Onze ans plus tard, l'État et le Conseil général en sont encore à se renvoyer la balle. Après un long « débat technique », dixit Dominique Bussereau, patron de l'assemblée départementale et secrétaire d'État aux Transports, ils viennent tout juste de terminer leur partie de ping-pong : c'est la préfecture, finalement, qui pilotera l'opération, « avec bien sûr le concours du Conseil général », ajoute le président. Fin du premier acte. En espérant que les suivants ne dureront pas dix ans.

Petit résumé de la situation. La Charente-Maritime produit bon an mal an 200 000 tonnes d'ordures ménagères qui sont collectées et traitées par les collectivités locales (à 70 %) via des prestataires privés. Les deux tiers sont brûlés, le reste se partage entre décharge et compostage. Sur les cinq usines d'incinération (mises aux normes à grands frais au début des années 2000), celle de Surgères, qui dessert tout le nord du département, à l'exception des agglomérations de La Rochelle et de Rochefort, n'est plus homologuée. Pis, elle s'est fait épingler à l'été 2008 pour un rejet intempestif de dioxine. Le projet de construction d'une nouvelle unité se heurte à l'opposition farouche des voisins.

Le département ne compte qu'une décharge où stocker les déchets ultimes, à Clérac, dans le Sud-Saintonge. Non seulement on ne pourra plus bientôt y glisser un sac-poubelle, mais en plus elle fonctionne dans la plus totale illégalité depuis des années, d'arrêté préfectoral dérogatoire en arrêté préfectoral dérogatoire. Et pas moyen d'en aménager une nouvelle dans le nord puisque, là encore, la moindre annonce suscite une levée de boucliers immédiate chez les populations concernées.

Enfin, cerise sur le gâteau, si l'on peut dire, il arrive encore de trouver des décharges sauvages dans les campagnes charentaises, comme ce dépôt illégal de produits amiantés découvert cette année au coeur de l'île d'Oléron.

« Courage politique »

Il y a urgence. L'Ademe (Agence de la défense de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie) classe la Charente-Maritime parmi la dizaine de départements les plus « à risque ». À l'horizon 2012, il sera dans l'impossibilité de traiter ses déchets. « Pour sortir du blocage, il va falloir de l'énergie et du courage politique », commente Bernard Ferrier. Qui regrette que le nord du département fasse cavalier seul alors que le sujet exige « un maximum de cohérence ». « Le meilleur déchet, c'est celui qu'on ne produit pas, ajoute-t-il. Il faut produire moins et revaloriser plus. » Et puisqu'il faut un nouveau centre d'enfouissement technique, il lui semble « immoral et antiécologique » de l'implanter au fin fond de la campagne, ce qui suppose le transport des déchets, plutôt que près des villes, « où se trouvent les principaux producteurs ».

Le président Bussereau, lui, la joue modeste. Il met en avant la complexité géographique et démographique d'un département tout en longueur et très touristique pour souligner la difficulté de la tâche. Et d'ajouter : « Je ne vous dis pas que je vais réussir, mais je vais tout faire pour. »

Auteur : pierre-marie lemaire
pm.lemaire@sudouest.com

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